Episode V, Chapitre I.

Garett est rentré chez lui il y a de cela quelques minutes. Dans quelques heures, il aidera Alexandre à passer de l'autre côté mais pour le moment, le jeune homme souhaite surtout se reposer. Alors qu'il s'apprête à s'installer dans son canapé, le défunt se matérialise devant lui.
 « Garett ?
 - Promis Alexandre, je te ferais passer de l'autre côté un peu plus tard.
 - Ce n'est pas pour cette raison que je viens te voir.
 - Ha bon ? »

 Tandis que le revenant hoche positivement de la tête, Garett pose sa couverture bariolée sur son corps.
 « Je me suis rendu dans la cellule de Stéphane et il pouvait me voir.
 - Vraiment ?
 - Oui. Le souci est que j'ai ressenti de l'énergie négative au moment où je l'ai quitté et je dois avouer qu'il a toujours réussi à me faire peur, même au temps de mon vivant.
 - Sachant que c'est un monstre, c'est un peu logique qu'il dégage ce type d'énergie.
 - Tu n'y est pas du tout. Stéphane est prêt à pactiser avec le diable.
 - Comme s'il existait ! Crois-moi Alexandre, tu t'inquiètes pour rien. Maintenant, laisse-moi me reposer et ensuite, je te ferais passer de l'autre côté. »

 Déçu par le résultat de cette conversation, Alexandre laisse ce sentiment s'afficher son visage avant de disparaître.

 Pendant ce temps, Stéphane dort tranquillement dans sa cellule lorsque la porte de cette dernière s'ouvre sur une silhouette. Celle-ci entre dans la petite pièce et une fois à l'intérieur, l'entrée se referme derrière lui comme par magie.
 « Monsieur Linnaeüs. »

 L'endormi ouvre ses yeux et son regard se pose sur le visage de son visiteur. A ce moment, le tueur se redresse sur son lit et se montre curieux.
 « Qui êtes-vous ?
 - Je suis le juge Palminteri et si je me tiens devant vous, c'est parce que vous avez sollicité l'aide de mon patron.
 - De votre patron ? Excusez-moi mais j'ai demandé l'aide de personne.
 - Vraiment ? »

 A ce moment, le juge prend la voix de Stéphane et répète les paroles de ce dernier, lâchées queqlues minutes auparavant.
 « Certes mais aujourd'hui, je suis prêt à faire n'importe quoi pour sortir d'ici même à pactiser avec le diable s'il le faut. »

 Surpris qu'une personne puisse répéter ses paroles au mot près, Stéphane se met sur ses gardes.
 « Ce sont les caméras de surveillance qui m'ont trahit ?
 - Nous n'avons pas besoin de procéder à ce genre de méthode. Bref, si je suis ici, c'est pour vous aidez à sortir de cet endroit miteux.
 - Et que voulez-vous au retour ?
 - Mon maître vous demande qu'une seule chose : des âmes.
 - Si c'est la seule condition, j'accepte.
 - Voilà qui est une bonne réponse. »

 Le père de Mathieu plonge l'une de ses mains dans la poche droite de son pantalon noir et en sort une feuille pliée ainsi qu'un stylo à plume gris.
 « Veuillez imposer votre signature en bas de ce document et dans quelques minutes, vous serez un homme libre. »

 A plusieurs kilomètres de là, un homme dort tranquillement dans un lit se situant dans une pièce obscure. Soudain, un objet s'illumine tout en émettant une sonnerie plutôt agréable à l'oreille. Réveillé par tout ce vacarme, l'homme tend une main vers sa lampe de chevet et l'allume. Ensuite, le propriétaire des lieux attrape l'objet en question qui n'est autre qu'une montre et celle-ci reposait au pied du luminaire. Rapidement, Jérôme regarde l'écran.
 « Merde, je n'y crois pas ! »

 Ni une ni deux, l'employé de l'agence attache sa montre autour du poignet et enfonce l'un de ses boutons pour la rendre beaucoup plus calme. Peu après, il se lève de son lit et se dirige vers une chaise sur laquelle repose ses vêtements. Lorsque Jérôme arrive sur le parking de la prison à bord de sa voiture, il trouve une personne qu'il voit pour la toute première fois. Curieux de savoir de qui il s'agit, l'enquêteur descend de son véhicule et va à l'encontre de cet individu.
 « J'ignore si ton agence sait ce qui se trame mais nous allons aux devants de très gros problèmes.
 - Qui êtes-vous ?
 - Je me nomme Marie et je suis rattachée à une autre agence.
 - Laquelle ?
 - Pas besoin de le savoir pour le moment. Par contre, nous allons devoir agir de concert si nous souhaitons endiguer le mal.
 - Mais… De quoi es-tu en train de parler ?
 - Du diable.
 - Quoi ? »

 Jérôme ne sait comment réagir à cette nouvelle. Logiquement, il aurait tendance à croire que la personne qui se tient face à lui n'a pas toute sa tête mais ce n'est pas le cas. A force de vivre dans ce monde, il a apprit que celui-ci était tout sauf normal.
 « Dès que tu verras Christine, dis-lui de prendre les mesures qui s'imposent.
 - D'accord mais peux-tu me dire ce qui nous attend avec une telle entité dans le coin ?
 - La fin du monde.
 - Tu plaisantes ?
 - Non et même tes talents de tueur ne pourront rien contre lui.
 - A ce ... »

 Jérôme ne prend pas le temps de finir sa phrase qu'un détail lui traverse l'esprit.
 « Comment connais-tu autant d'élément concernant notre agence ?
 - La mienne a pour mission de veiller sur celles dîtes bénéfiques. Ensuite, nous sommes amenés à établir un contact si jamais les événements tournent à la catastrophe comme c'est le cas actuellement. »

 Jugeant en avoir assez dit, Marie s'éloigne de Jérôme pour marcher vers une voiture garée un peu plus loin. De son côté, l'homme veut en savoir plus.
 « Je peux avoir un numéro où te joindre si jamais on a besoin de toi ? »

 Le silence est la seule réponse que cet homme obtient. Tranquillement, Marie monte dans sa voiture et met sa ceinture tandis que Jérôme se tourne vers la prison.
 « Comment allons-nous faire pour localiser le diable? »